L'occasion faisant le laron, me voilà reparti pour une une nouvelle grande vadrouille... tout seul malheureusement.
Destination, le Rwanda où travaille mon cousin qui m'aura accueilli comme un roi et surtout fait découvrir ce pays de l'intérieur, parfois bien loin
des sentiers touristiques, encore très peu développés.
Après une courte nuit, le sac bouclé vers 1h du matin, c'est le cerveau encore endormi que je suis parti à 4h du matin de Manosque pour l'aéroport
de Marseille, vérifiant 36 fois si j'avais bien mon passeport, de l'argent, mon billet, les cartes de l'appareil photo, un bouquin (que j'ai bien été incapable d'ouvrir d'ailleurs), mes
certificats de vaccination... autant dire que je me suis réveillé à Kigali une quinzaine d'heures plus tard sans trop comprendre la transition. Nous avons passé la soirée dans un resto de
Kigali, où un mariage était célébré, devant un filet de tilapia (poisson du lac Kivu) accompagné de riz, de frites et d'une bière fraîche (car ici on vous propose la bière "fraîche" ou "chaude",
en fait c'est à température, mais proposé comme ça, cela fait drôle !) sur la terrasse. C'était parti pour deux semaines d'aventures !
Le mariage s'est terminé très tôt, vers 21h (c'est comme ça ici) par quelques chants religieux - type gospel - vraiment bien interprétés par toute
l'asssemblée. J'étais dans l'ambiance.
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Nous logions à l'EPR de Kigali (une sorte de foyer de charité) qui a pour avantage un prix très bas tout en étant bien situé dans la ville.
Au-dessus, ce sont quelques devantures de magasins dans le quartier musulman de Nyamirambo. Tout le quartier est comme cela, j'ai trouvé ça vraiment
chouette. Vous pouvez cliquer sur la photo pour la voir en plus grand. Là, vous verrez quelques détails et notamment que les artistes peintres confondent le "L" et le "R". C'était l'Afrique de la
ville comme je l'imaginais.
Nous sommes allés manger chez Awa, une malienne, du riz gras avec du poulet et des légumes. Ni moi, ni Jérémie n'avons pu aller au bout de notre
assiette, qui aura terminée dans le ventre d'un enfant qui nous disait avoir faim.
Cette photo est à l'image du pays : très peuplé. La densité de population du pays est de 420 hab./ km2. En fait, il y a des gens partout,
et plus précisement sur les axes de communication où la majorité se déplace à pied...
...ou en 2 roues ; en ville ce sont des motos et à la campagne ce sont plutôt des vélos.
Kigali est une capitale organisée par quartier et par colline... il y a plein de collines, plutôt vertes, séparées par des zones de marécages dans
les fonds de vallons.
Les quartiers sont plus ou moins populaires et plus ou moins traditionnels. Ce qui frappe, c'est le centre ville. Il est en pleine reconversion ;
des buildings poussent partout et gagnent sur la verdure et les bâtiments environnants.
Tout le pays est constitué de ces collines qui, pour certaines, font plus de 2500 m d'altitude (sauf peut-être dans l'est du pays vers Akagera).
L'altitude moyenne du pays doit approcher les 1000 m.
Echaffaudages chinois.
Echaffaudages rwandais.
Un tour au Mémorial du génocide permet de mieux comprendre ce qui s'est passé.
Pour ne pas inonder l'article d'informations, je vais mettre surtout quelques liens vers des sites retraçant un peu l'historique du drame.
Avant la colonisation, il n'était pas question de races ou d'ethnies. Les allemands puis les belges ont par la suite créé une division au
sein du pays en fonction du nombre de vaches possédées par chacun. Si l'on a plus de 10 vaches, on est Tutsi, sinon, on est Hutu. Ce n'est que plus tard que des différenciations raciales ont été
établies.
La France n'a pas le beau rôle et je pense qu'il va falloir que l'on mette de l'ordre dans nos affaires.
- Ici, un article du monde
diplomatique.
- Là, un article sur un génocidaire protégé par la France.
- Et là, un dossier sur rue
89.
Pour conclure, il est difficle de s'imaginer ce qui a pu se passer sans aller à ce mémorial. Une fois la visite terminée, il est encore plus
difficle de comprendre comment un peuple a pu tomber dans une telle sauvagerie. Un massacre organisé, avec des listes de gens à tuer, par quartier, entre voisins, entre membres de la même famille
parfois, le tout à la machette, à la hache, avec des outils de jardin, des masses cloutées et les violences les plus inimaginables... Désormais, chaque ville et village a son mausolée et plus une
famille tutsie n'est entière.
Sur nos deux jours passés dans la capitale, nous sommes montés sur Juru, le sommet d'une des collines de la ville, histoire de voir la ville de loin. Thé noir au gingembre
(spécialité locale), balade dans le jardin, observation de bestioles jusqu'à la nuit tombée.
N'ayant plus notre doggy bag "riz gras", nous avons continué à manger des bananes que nous avions en réserve dans le coffre (tout un régime). Les
bananes, c'est une longue histoire dans ce voyage car si j'ai vraiment apprécié les premières que nous avons mangées, nous sommes assez rapidement arrivés à saturation. C'est donc le corps encore
plein du riz gras du midi que nous avons mangé quelques bananes et une pomme pour le repas du soir.
Plus tard dans la soirée, nous avions RDV avec des collègues de l'ambassade de Jérémie, pour la plupart, des Volontaires Internationaux, pour
regarder sur France 24 le direct du premier tour de nos élections. Les chaînes françaises sont peu accessibles donc celui qui a la télé accueille tout le monde... Quelqu'un avait cuisiné un
excellent pot-au-feu, mais le riz gras faisait toujours effet... Nous avions emporter nos bananes pour en écouler quelques-unes, déjà inquiets de les voir mûrir à vue d'oeil !