Urutare rwa Ndaba
La cascade de Ndaba, au kilomètre 48 sur la gauche, en venant de Gitarama, fait un plongeon de près de 100 m. Un bon petit point pour s'arrêter. La vue est belle et en traversant la rivière, juste au-dessus de la cascade, à quelques minutes de marche, le panorama est encore plus beau (voir ci-dessous).
Sur le bord de la corniche, il y a des enfants qui chantent une chanson aux curieux qui prennent le temps de s'arrêter. Ils repartent généralement avec quelques fruits ou une bouteille d'eau en plastique, très prisée par les enfants pour qui c'est un vrai trésor de guerre et surtout, une gourde pour aller à l'école ! "Aguacupa ! Agacupa !" pour avoir une bouteille. Moi, j'entends "Aguachoupa".
Sur cette photo, cela ne se voit pas bien, mais au Rwanda, les habitations n'ont pas de cheminée. La cuisine est faite au feu de bois, mais la fumée s'échappe comme elle peut en passant par les interstices de la toiture. Il y a donc les maisons pour dormir et les maisons pour cuisiner. Ces dernières se reconnaissent facilement aux heures des repas... on dirait vraiment que la maison brûle. Comment font-ils pour supporter autant de fumée...?
Plus loin, peu avant Butare, nous croisons une grande vallée presque totalement occupée par des rizières. C'est doux à regarder, on se croirait presque en Asie.
Voilà la vue depuis notre table dans l'hotêl Credo de Butare. C'est glauque comme il faut, presque personne, couloirs sonnores carrelés en blanc genre ancienne boucherie, et néons blafards bien fatigués. Nos pas résonnent et nous avons parfois du mal à nous repérer dans tous les couloirs. Un côté prison dans lequel on ne peut s'empêcher d'imager les atrocités qui ont pu s'y dérouler 18 ans plus tôt... Mais cependant, tout était fait pour égayer le lieu : piscine, musique, tentative d'éclairage extérieur... Et comme c'était le jour, c'est là que nous avons fêté mon anniversaire !
Au passage, lorsqu'on nous a conduit à notre chambre, il y avait déjà quelqu'un dans mon lit avec ses sacs, aussi surpris que nous... La gestion des chambres n'est pas encore au point. Cela dit, c'était moche, mais nous avions deux pièces et une salle de bain. Malheureusement, il n'y avait pas de fenêtre et nous étions au fond de la cour intérieur.
Deux bières locales, une "Turbo King" et une "Skol". Santé !
Le lendemain, nous sommes repartis vers Kibuye, mais avant nous avons fait un petit détour par l'université de Butare puis par une église qu'on nous avait dit ancienne.
Elle paraît imposante, mais cette ancienne église est toute petite,
il n'y a presque rien derrière la façade.
Ce qui est le plus remarquable lorsque l'on sort de la zone de parc de la forêt de Nyungwe (où il n'y a pas d'habitations et pour ainsi dire personne), c'est de retrouver tout ce monde sur les bords de routes. Nous sommes de retour au Rwanda, pas de doutes possibles ! C'est une vraie fourmilière humaine où rien ne semble s'arrêter jusqu'assez tard dans la nuit... des routes pleines de monde, à pied ou en vélo, des sacs, du bois, du thé, des bidons, des tôles, des planches, des animaux... autant de marchandises qui transitent de village en village. A cela s'ajoutent les écoliers qui semblent passer plus de temps sur la route que sur les bancs de l'école. La route est un point névralgique de la vie rwandaise. Avec du recul, c'est si important que je crois que je vais consacrer une prochaine page sur "la vie de la route".
Là, cela ne se voit pas, mais nous sommes suivis par une dizaine de gamins qui nous ont escorté tout le long de notre petite visite pour trouver un beau point de vue sur le lac Kivu. Pour le coup, nous sommes devenus les "bêtes curieuses", on nous observe de près ! Lorsque je prends cette photo, je déclenche l'hilarité générale...Nous comprendrons mieux au moment de croiser la personne qui arrive. C'est "l'idiot du village" comme on disait dans le temps. Il y a des comportements qui sont malheureusement universels.